10 portraits de covoitureurs BlaBlaCar
Découvrez le portrait de 10 covoitureurs rencontrés par David sur les routes de France.
Christophe est cadre et vit en semaine à plus de 700km de sa maison. Tous les weekend il rejoints sa femme et ses enfants. Il est ce qu'on appelle un célibataire géographique.
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Enrique est espagnol et étudie les Affaires Européennes à la Sorbonne dans le cadre d'un échange erasmus. Il covoiture pour ses trajets touristiques pour rencontrer des français en dehors de sa résidence étudiante !
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Josephe est une retraité hyper active qui covoiture une fois par mois pour se rendre de Tours à Plouha, où elle a sa maison de campagne.
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Solène est secrétaire médicale à Annecy. Elle va souvent à Lyon voir sa soeur. Elle opte pour le covoiturage car le trajet est plus court et moins cher qu'en TER. Elle est tantôt passagère avec sa fille ainée ou conductrice quand elle emmène ses 2 enfants.
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Raphaël a quitté sa ville d'origine pour ses études et est maintenant habite en région parisienne. Il est urbaniste et travaille à la mise en place d’une démarche éco-exemplaire sur le quartier de Suresnes. Il covoiture régulièrement pour partir en week-end avec sa compagne, à la fois en tant que conducteur et passager.
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Mathilde a quitté Rennes pour faire ses études à Nantes. Elle fait régulièrement le trajet Rennes-Nantes pour rentrer voir sa famille. Elle opte pour le covoiturage car le trajet est moins long en voiture et qu'elle peut amortir ses frais en prenant 3 passagers.
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Stéphane est en Master 2 Informatique à l’Université de Toulouse. Depuis 3 ans, il covoiture régulièrement pour rendre visite à sa famille et à ses amis à Paris et à Rouen. Il opte pour le covoiturage pour des raisons économiques.
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Stéphanie travaille dans une maison d’édition à Nantes. Elle covoiture toutes les semaines pour aller retrouver son compagnon à Quimper. Le covoiturage leur permet de se voir plus souvent.
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Thomas travaille en région parisienne et fait l’aller-retour Paris - Lyon deux fois par mois pour rendre visite à ses enfants, Marie et Jules, qui habitent avec leur mère à Lyon.
Lire la suite.Virginie est prof en Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et pratique le trail de haut niveau. Elle enchaîne les compétitions aux quatre coins de la France et doit s'y rendre en voiture pour transporter son materiel. Elle propose systematiquement ses places libres sur BlaBlaCar.
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Le carnet de voyage de David
La route défile au rythme du ronronnement de ma nouvelle italienne. Miaulement dans l'habitacle sur fond de Floyd, la musique de la stéréo et celle du moteur me bercent et m'entraînent le long des plaines du Nord.
Il est 15h et je viens de récupérer Wim à la gare d'Ezanville dans le Val d'Oise. Lui doit remonter jusqu'en Belgique et moi... j'ai un rendez-vous un peu particulier à Lille...
Lorsque le site BlaBlaCar m'a contacté pour me proposer une mission de réalisation de portraits de covoitureurs, j'ai tout de suite accepté et ce pour deux raisons : j'aime la route et j'aime faire des rencontres !
« - Ça fait longtemps que tu voyages en covoiturage ? je demande à Wim,
- Le prix du billet de train pour un Paris- Lille n'est pas très élevé en soi mais en covoiturage celui-ci est encore divisé par deux et surtout ...je fais connaissance avec toi. »
J'ai un sourire en coin qui se dessine et je comprends l'esprit du covoiturage en une phrase. Nous entamons alors une longue discussion sur nos passions respectives et la voiture se transforme en salon. Il ne manque plus qu'un café pour que tout soit parfait.
Cela tombe bien la prochaine station d'autoroute est dans moins de 10km.
J'explique alors à mon compagnon de route que je vais réaliser une série de portraits de covoitureurs qui ont été sélectionnés par le site Internet pour représenter les 2,2 millions d'inscrits dans toute la France et que, si ça ne le dérange pas, je souhaite aussi le prendre en photo pour réaliser un reportage de l'intérieur.
Il accepte à une condition : que je sois aussi sur la photo ! Je sors un petit Fisheye et le laisse nous photographier. Je comprends alors que le covoiturage n'est pas seulement une façon de voyager, c'est aussi un état d'esprit : celui du partage.
Arrivés à destination, nous échangeons nos coordonnées et nous promettons de nous revoir, d'autant plus que je vais souvent en Belgique pour visiter d'anciennes usines. Peut-être referai-je la route avec lui ?
A peine ai-je le temps de me poser la question que déjà mon téléphone sonne de nouveau : c'est mon rendez vous qui m'attend à côté de la Gare Lille-Flandre pour se faire photographier ! Je dois me dépêcher car la nuit arrive vite et Raphaël doit aussi prendre la route avec... ses propres covoitureurs !
En l'espace d'un après-midi, tout ce que j'avais lu sur le covoiturage se réalise sous mes yeux : le partage, la convivialité, l'économie mais aussi le large tissu des destinations.
« En fait si on se débrouille bien il est possible de voyager dans toute la France exclusivement en covoiturage » m'explique Xavier que je rencontre quelques jours plus tard à Pont de Sèvres pour un Paris-Nantes.
Sur la banquette arrière, Edouard acquiesce et me rappelle « qu'il est même possible de trouver des départs à la dernière minute ». Comme celui dans lequel il se trouve ! En effet, ce n'était que quelques heures plus tôt que j'ai reçu une confirmation de réservation...
Avec le nouveau système de paiement en ligne mes deux compères m'expliquent que désormais la réservation s'effectue aussi facilement que sur n'importe quel site de voyage.
« Il suffit de choisir la destination et l'heure de départ de son choix, de payer et le site s'occupe de tout ».
Il n'est même plus nécessaire de rappeler ses covoitureurs si on n'a pas le temps. Pour moi qui suis pressé et n'ai pas le temps de vérifier régulièrement mes annonces de trajets sur le site, cela est une aubaine. A trois, les 450km s'évanouissent en un clin d’œil et la discussion est nourrie d'anecdotes de voyage.
Edouard me raconte qu'un jour il a fait le voyage jusqu'à Nantes dans une Jaguar équipée d'un lecteur de DVD portable. Le conducteur, aisé, avait tout prévu pour le confort de ses passagers !
Bon, ma petite italienne est loin d'être aussi bien finie et confortable qu'une prestigieuse anglaise mais « peu importe le flacon pourvu qu'il y est l'ivresse » ironise Edouard.
Les covoitureurs sont tous très pragmatiques. Nous sommes très loin de la croyance qui assimile les covoitureurs à des jeunes baba-cool voir des auto-stoppeurs. Ici, au contraire, rien n'est laissé au hasard.
Heure et lieu de rdv doivent être clairement définis et établis à l'avance. « Cela permet de ne pas être angoissé et d'éviter les lapins » me précise Mar.
Et je la comprends ! Rien de plus agaçant que l'incertitude d'un départ. Le covoiturage c'est assez simple : « tu as le conducteur au téléphone ou tu vérifies sur le site le nombre de place dispo, tu réserves et tu n'as plus qu'à te rendre sur ton lieu de rendez-vous. Là j'arrive d'Espagne et je descends sur Aix en Provence » m'annonce fièrement son petit copain. Il a de quoi !
Avec autant d'inscrits sur le site il est clair que la ramification des trajets est très large et surtout, que d'économies réalisées !
« Avec la montée en flèche des prix de l'essence et surtout les rejets excessifs d'émissions carbone, l'environnement n'est plus une problématique, c'est un enjeu majeur de notre présent. L'ère de la voiture individuelle a sonné et il faut se déplacer intelligemment » prophétise Virginie.
Je ne peux qu'être en total accord avec elle. Ancien passionné d'automobile vintage, le coût de l'essence et la prise de conscience des problématiques environnementales ont sérieusement mis à mal mon plaisir solitaire... Désormais, le partage doit être idéologique !
J'étire mes réflexions sur les nouvelles façons de voyager le long des rubans d'autoroutes et déguste toujours autant la route. L'empreinte de Kérouac est gravé pour toujours en moi et c'est non sans une certaine ironie que je me demande si ce dernier utiliserait le covoiturage comme moyen de locomotion.
Les covoitureurs sont-ils des Hobos modernes, le vagabondage en moins ?
Il est 23h30, mon téléphone m'avertit qu'une nouvelle réservation en partance de Tours a été validée et que j'aurai un compagnon de voyage le lendemain matin. Je m'en réjouis et je vais pouvoir réaliser le shooting de Josephe plus sereinement.
Cette dernière, certainement l'une des doyennes des inscrits avec ses 71 bougies, m’apparaît rayonnante et dynamique....
Pour elle, la question ne se pose plus de savoir si oui ou non il faut faire du covoiturage : « C'est une évidence, il n'y a que des avantages et en plus j'offre un café à mes passagers systématiquement ! ».
Voilà une conductrice qui ménage aussi consciencieusement ses passagers qu'un propriétaire de Jaguar en somme !
Une fois les prises de vues réalisées, je récupère Ousmane devant la gare de Tours et lui parle du projet. Il est particulièrement à l'aise avec l'objectif et se laisse photographier à ma guise.
Nous faisons connaissance et lui demande d'où il vient mais lorsqu’il me répond du tac au tac « du Mali », il ne peut s'empêcher de rire en voyant mon sourcil interrogateur : « Non je ne viens pas du Mali en covoiturage !! ».
On éclate tous les deux de rire et je lui avoue qu'avec toutes les rencontres et récits de ces dernières semaines, je m'attends à tout !
Le covoiturage, un rêve à l'échelle mondiale ?
David Lefevre
Photographe et covoitureur
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