Dans le Haut-Rhin, onze établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) s’engagent à soutenir le covoiturage pour les déplacements domicile-travail. Une initiative qui fait suite à une première expérimentation menée par Mulhouse Alsace Agglomération (M2A), où 50 % des trajets en covoiturage dépassent les frontières administratives, et où 70 % des trajets quotidiens se font en voiture… et dans leur quasi-totalité en autosoliste.
En dotant tout le bassin de mobilité d’une solution de covoiturage pour les trajets domicile-travail, l’objectif est d’augmenter les possibilités de trajets offertes sur le territoire. Les AOM engagées sont également dans une logique de partage budgétaire afin de maintenir l’ambition de développement du covoiturage en maîtrisant les coûts pour les collectivités.
Christophe Wolf, directeur Mobilités et Transport de Mulhouse Alsace Agglomération, partage sa perspective sur cette initiative prometteuse.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de mettre en place un tel service ?
Nous avons mené une expérimentation avec Klaxit par BlaBlaCar Daily, de novembre 2021 à juin 2022. Avec plusieurs milliers de trajets par mois, cet essai a démontré le potentiel d’un tel service. Il nous a aussi permis d’identifier deux impératifs :
- limiter le coût des trajets pour les passagers ;
- définir un périmètre plus large, au-delà de l’agglomération, car 50 % de nos trajets sortaient de notre territoire.
Pourquoi ce projet de covoiturage à l’échelle de plusieurs territoires est-il pertinent ?
Suite à ce constat, nous avons proposé de mener une concertation avec les intercommunalités du Haut-Rhin. L’objectif a été de mettre en place un service cohérent à cette échelle, en identifiant des orientations communes, notamment :
- la subvention des trajets des passagers par les AOM dans une enveloppe maximale fixée par chacune d’entre elles ;
- l’identification de la collectivité responsable du financement du trajet selon la commune du lieu de travail ;
- la fixation par chaque AOM du prix à payer par le passager, avec un tarif préconisé de 0,50 € par trajet.
Avez-vous rencontré des freins à la mise en place d’un tel service ? Si oui, lesquels ?
Il est difficile, pour les collectivités, de quantifier les trajets qui seront réalisés, et donc le montant du budget d’incitations financières. La limitation de l’enveloppe maximale a été rassurante pour ces dernières.
L’enjeu financier a également suscité des craintes au sein des plus petites collectivités. La mutualisation de certains coûts leur a permis de les gommer et de rejoindre le mouvement en finançant effectivement le service pour leurs administrés.
Quelles ont été les solutions proposées par l’opérateur pour aider à intégrer les employeurs dans la démarche ?
L’une des clés essentielles est de susciter l’adhésion de la hiérarchie, et donc de multiplier les efforts auprès des employeurs. Partant de cette nécessité, des ateliers de sensibilisation ont été organisés pour promouvoir le covoiturage au sein de chaque entreprise.
Avec 50 % en moyenne des trajets effectués depuis ou vers l’extérieur des territoires accompagnés par BlaBlaCar Daily, le bassin de vie est l’échelle de référence pour déployer une solution de covoiturage au quotidien.
Dans le cas du bassin de Mulhouse, la coopération inter EPCI assure une politique cohérente à plusieurs niveaux (outils, tarification, communication). Et ce, tout en laissant à chacun une certaine indépendance dans le développement de son propre réseau de covoiturage.
C’est pour accompagner les collectivités dans la mise en place de tels services que les équipes de BlaBlaCar Daily se réveillent chaque matin !