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J'ai commencé à vraiment réfléchir. En général, je refuse toujours les passagers voyageant avec des animaux, mais jusqu'à présent, je n'avais eu que des demandes pour des chiens ou des chats (et une fois pour un serpent... et oui ils ont trouvé une personne : un cobra dans la voiture, ça fait vraiment penser au fameux mème « Il va vous manger »). Je me soucie aussi de mon confort, de celui des animaux également et de l'hygiène dans la voiture. Il se pouvait que les autres passagers souffrent d'allergies, ou ne soient tout simplement pas à l'aise avec l'idée, un peu comme moi. Mais là, c'était une souris et même si elle était dans une cage, j'avais hâte de voir sa petite bouille. J'ai fini par accepter, mais uniquement à condition que la souris reste dans sa cage placée dans le coffre.
Ce matin-là, ma copine et moi étions au point de rendez-vous pour attendre tout le monde et malheureusement, la fille est arrivée sans sa souris. Elle avait changé d'avis. Nous n'avons donc pas vu Mickey ce jour-là, et cela m'a rendu vraiment triste.

Mais l'histoire ne se termine pas là. Quelques mois plus tard, j'ai fait le trajet Sotchi-Krasnodar seule, pour le travail, et la fille a de nouveau réservé. Cette fois-ci, elle est venue avec sa souris. Comme toutes les places n'étaient pas prises, j'ai accepté que le rongeur voyage dans la voiture et j'ai pu l'observer dans mon rétroviseur.

Je dois dire que les autres voyageurs et moi-même étions enchantés par ce drôle de « compagnon de voyage ». On ne s’est pas ennuyés. La souris n'arrêtait pas de courir dans sa cage et de manger ses graines. Elle sifflait, chantonnait. C'était des sons assez proches de ceux d'un cochon d'Inde en fait. Dès qu'on baissait le volume de la musique, elle se mettait à chanter et dès qu'on le remontait, elle se taisait sagement.

Et c'est ainsi que, bercés par les chants de ce petit rongeur, nous avons voyagé en direction de Sotchi.