Après des semaines à éplucher le dictionnaire Latin à la recherche d’un nom de marque, Fred l’avait finalement trouvé. A partir de son idée de mettre en contact les conducteurs disposant de places libres dans leur véhicule avec des passagers potentiels, Fred avait imaginé un système d’échange dans lequel des individus pourraient échanger divers services, des trajets en voiture aux leçons de piano ou de cuisine. Diminutif accrocheur du mot ‘Comuto’, il avait imaginé que les ‘mutos’ pouvaient devenir le nom de la devise de ce système.
Anticipant ce qui allait devenir l’économie de partage, Fred explorait la notion de collaboration à grande échelle entre particuliers dans un monde qui précédait l’essor de Facebook. Jonglant avec des centaines d’idées, il se concentra finalement avec passion sur le projet de connecter des voyageurs pour optimiser l’usage des places vides dans les voitures, un des actifs les plus largement sous-exploités.
Dix ans plus tard, sous un nom désormais plus international, BlaBlaCar met en relation plus de 35 millions de personnes à travers 22 pays répartis sur 3 continents. Le trio fondateur, composé de Fred, Francis Nappez et Nicolas Brusson, a contribué à façonner le futur de la mobilité. Aujourd’hui, ils sont fiers de travailler avec plus de 550 collaborateurs. Pour en arriver là, il a fallu des années de travail acharné, de passion et d’innovation et pourtant l’équipe a toujours en tête que ce n’est que le début de l’aventure. C’est cet esprit que résume l’une des valeurs fondamentales de BlaBlaCar : « We are Passionate. We Innovate. »
Quand l’accès l’emporte sur la propriété
La passion et l’innovation sont à l’origine du phénomène actuel de transition d’une ère de possession à une ère d’usage. Les nouvelles technologies et les outils numériques de confiance permettent désormais aux gens de se libérer des limites du passé et de collaborer avec des personnes qu’ils ne connaissent pas mais avec qui ils peuvent partager un actif sous-exploité. La collaboration entre particuliers se développe à une vitesse sans précédent et favorise le partage, la location et l’échange de biens, de connaissances et de compétences à une échelle inédite.
En raison de ce changement radical de comportement, la génération d’aujourd’hui est moins intéressée par la propriété, et préfère louer ou emprunter, ce qui correspond mieux à son mode de vie flexible. Et c’est logique. Quand on fait le calcul, on se rend compte qu’avoir une voiture à soi en Europe coûte en moyenne plus de 5 000€ par an, et pourtant elle reste garée 96% du temps. Lorsqu’une voiture n’est pas à l’arrêt, 2,7% seulement de ce temps est consacré à aller d’un point A à un point B, le plus souvent avec une seule personne à bord (et donc avec 3 sièges libres). Le reste du temps d’un véhicule en mouvement est réparti entre les embouteillages et la recherche d’une place où se garer. Rapporté aux millions de voitures dans le monde, cela représente plusieurs centaines de milliards d’euros par an (4 à 10% du PIB d’un pays) dépensés dans un bien sous-exploité. C’est une perte considérable !
BlaBlaCar propose une solution de mobilité radicalement nouvelle, abordable et conviviale. Innovation à la fois technique et sociale, BlaBlaCar optimise l’utilisation d’un véhicule en mettant en contact des gens qui vont dans la même direction et en instaurant un climat de confiance entre eux, ce qui leur permet de partager un trajet bien qu’ils ne se soient jamais rencontrés. C’est aussi une solution qui change la façon de voyager et crée une nouvelle offre d’itinéraires jusque là inaccessibles par train ou par car. Au fil des ans, BlaBlaCar a coopéré étroitement avec de nombreux leaders d’opinion dans les secteurs de l’économie de partage et de la consommation collaborative, parmi lesquels Rachel Botsman, Robin Chase, Arun Sundararajan, Yann Algan et Lisa Gansky. Ensemble, ils ont conçu des idées novatrices et ils continuent à échanger sur les évolutions de comportements à venir.
La force de la passion
Aux balbutiements de l’entreprise, Fred avait rassemblé ses économies et fait un emprunt de 70 k€ pour financer les débuts de ce qui allait devenir BlaBlaCar. Il a commencé à coder la première version de la plateforme depuis son salon en 2004 avec son ami Damien. Sans salaire, Fred Mazzella est resté fidèle à ses racines italiennes en mangeant des pâtes pendant des années. Lorsque BlaBlaCar a commencé à rapporter un peu d’argent grâce à la vente de plateformes à des entreprises en 2008, Fred décida de ne pas se verser de salaire dans l’immédiat mais d’embaucher quelqu’un qui pourrait se consacrer à un sujet essentiel pour lui : la communication.
C’est à ce moment qu’entra en scène Laure Wagner, la toute première employée de BlaBlaCar et aujourd’hui Culture Captain. Dès son premier entretien dans la cuisine de Francis, suivi par quelques verres partagés dans un bar minuscule du centre de Paris, l’équipe a constaté à quel point elle était passionnée et motivée. Le 4 janvier 2009, elle rejoignit officiellement l’équipe et commença à travailler depuis le salon de Fred en tolérant patiemment son chat, Carbon, qui bondissait régulièrement sur son bureau. À dire vrai, elle était si motivée par le projet qu’elle a financé son propre poste en vendant pendant un an des plateformes B2B tout en mettant sur pied le plan de communication. Elle était si passionnée qu’elle a changé son ancien téléphone pour un smartphone afin de suivre le lancement de la première application en décembre 2009 !
Chez BlaBlaCar, la passion fournit l’endurance et la persévérance nécessaires aux percées innovantes. Cet état d’esprit suscite l’optimisme et alimente l’énergie nécessaire à la recherche du succès. C’est aussi ce qui permet aux gens de garder les pieds sur terre et leur donne la force d’être patient dans les moments difficiles. Lorsque l’idée de BlaBlaCar s’est finalement concrétisée, le contexte ne lui était pas encore des plus favorables. Il faudrait encore cinq ans pour que le bon ajustement produit-marché lui permette de décoller, et que les comportements changent d’échelle.
Comme souvent dans la vie, il a aussi fallu un peu de chance et de hasard ! Par exemple, la chance qui a permis à Fred de rencontrer ses cofondateurs Francis et Nicolas. Ensemble, ils ont mis à profit leur éventail de compétences pour créer au sein de BlaBlaCar un environnement dans lequel la passion continue à vivre et à prospérer, et qui nourrit quotidiennement un esprit d’innovation.
Quand on arrête d’innover, on devient obsolète
L’innovation est un processus dynamique et continu. Cette conscience anime l’équipe de BlaBlaCar et la pousse à constamment perfectionner la plateforme. Tous sont attentifs aux retours des membres, anticipent les besoins futurs et introduisent de nouvelles fonctionnalités avec pour objectif d’améliorer l’expérience globale des membres BlaBlaCar.
Pour alimenter cet esprit d’innovation, chaque développeur est autorisé à travailler sur ses propres projets d’innovation tous les vendredis après-midi. En outre, les Coding Nights sont un nouvel événement biannuel de BlaBlaCar. Sur une période de 24 heures, les équipes sont invitées à transformer leurs meilleures idées en projets de travail. Après une nuit intense et de nombreuses pizzas, chaque équipe présente au reste de l’entreprise la fonctionnalité nouvellement développée. L’équipe gagnante obtient l’inscription de son projet sur la feuille de route interne et une version « POC » (Proof of Concept : démonstration de faisabilité) est développée pour tester, mesurer et analyser en conditions réelles dans l’optique de la mettre en place dans un futur proche.
L’innovation stimule aussi l’organisation structurelle. Au lieu d’une approche hiérarchique descendante traditionnelle, les 10 valeurs de BlaBlaCar constituent la ligne directrice qui guide l’équipe dans ses prises de décisions quotidiennes. Sur les murs des bureaux, on peut voir des posters ‘Done is better than perfect’, ‘Fail. Learn., Succeed.’ et ‘Share more. Learn more’. Les valeurs prennent le pas sur les processus et rendent chaque collaborateur plus responsable et autonome. Elles encouragent l’équipe à réfléchir à des solutions créatives et à expérimenter de nouveaux processus et méthodologies. Si un échec se produit au sein d’une équipe, celle-ci partage les leçons qu’elle en a tirées avec le reste de l’entreprise. L’information, ainsi échangée de façon plus ouverte et fréquente entre collaborateurs, permet plus de transparence pour tous.
BlaBlaCar bénéficie aussi d’une approche innovante en matière de croissance. Nicolas a beaucoup tenu à avoir une équipe « croissance » plutôt qu’une équipe « marketing », une façon de s’assurer que toutes les actions de marketing soient motivées par une approche analytique solide sans être isolées du cœur de métier. En charge de l’expansion internationale de BlaBlaCar, il prône aussi la construction rapide d’une empreinte géographique aussi large que possible. Nicolas a travaillé dans la Silicon Valley pendant des années et il était aux premières loges lors de l’explosion de la bulle internet. Cela l’a mené à favoriser une approche d’« acqui-hire » (acquisition d’équipes locales) qu’il avait observé dans une expérience précédente de restructuration d’une entreprise. Celle-ci était passée d’une croissance rapide à une quasi-faillite en quelques mois, mais suite à l’acquisition d’un nouvelle équipe, a su intégrer les innovations nécessaires pour rendre l’entreprise de nouveau performante. Chez BlaBlaCar, le modèle « acqui-hire » favorise la collaboration et l’échange, et rassemble des équipes qui partagent une même culture d’entreprenariat, une passion pour le covoiturage ainsi qu’une connaissance inestimable des marchés locaux. A ce jour, BlaBlaCar a intégré 12 équipes.
La passion et l’innovation vont de pair
Au sein de BlaBlaCar, l’équipe est avant tout passionnée. Passionnée de covoiturage, passionnée par son impact social, et passionnée par l’innovation. La passion permet d’avoir l’endurance nécessaire pour aller jusqu’au bout de l’innovation !
